A 38 ans, Candice Combet est sur plusieurs fronts. Épouse de l’ex-bassiste du groupe Mamguz, maman de 2 enfants, pasteure à Montpellier, elle a récemment édité son livre «Manuel de survie dans le désert».
Tu viens d’écrire un ouvrage sur «le désert». Qu’est-ce que c’est ? Comment le vivre ?
J’ai écrit ce livre pendant et après une période de désert. Ca peut être plein de choses qui ne se passent pas comme prévu : un échec ou un sentiment d’usure avec des choses qui ne bougent pas depuis des années : des problèmes financiers, un célibat non désiré, un deuil qui ne fait pas son cheminement, des difficultés professionnelles, des soucis de santé… Dieu a un plan particulier pour ces temps-là. Mais si on rate ce rendez-vous avec Dieu, alors le désert peut être gâché : gâchis de temps, des années perdues, voire des vies perdues.

Le désert fait beaucoup de tri : quand tu es dépouillé, tu apprends à dépendre de Dieu et à dire : «je ne comprends pas mais je continue de croire et d’espérer». Il y a des choses de Dieu qu’on ne peut pas vivre quand on est dans le bruit et l’activité. Après, l’enjeu le plus important n’est pas la sortie du désert. L’enjeu, c’est de vivre complètement ce qu’il y a à vivre dans le désert. Ce qui va se passer après va être à la mesure de la profondeur de ce qui s’est passé dans le désert. Plus tu veux qu’un bâtiment monte, plus il faut aller profond dans les fondations.
Comment ton parcours t’a-t-il menée au pastorat ?
Je suis arrivée à Montpellier pour faire mes études d’histoire puis d’architecture. J’ai servi à l’église Clé qui était en cours d’implantation, ça a été hyper formateur et m’a aidé à découvrir mes dons. J’ai été architecte d’intérieur à mon compte pendant 6 ans : des réussites, des rencontres, la découverte de mes failles, et un gros travail sur mon caractère. Jusqu’à ce que, par plusieurs déclics, Dieu me montre qu’il fallait que j’arrête et que je me forme au ministère : j’ai lâché prise et j’ai obéi.
Mon ministère génère beaucoup de bonne curiosité. Dans ma famille d’églises, le ministère pastoral féminin est un fait acquis. Mais quand tu prêches à l’extérieur, tu vois parfois des réactions surprenantes. Heureusement que je vais bien avec moi même, et que je ne suis pas en crise identitaire ! Les ministères pastoraux féminin et masculins se vivent différemment et sont complémentaires. Il ne faut pas essayer de gommer les différences comme le féminisme l’a désiré. Il est possible de vivre ses rêves et son appel sans renier son identité de femme.
Des projets ?
Je travaille sur un nouveau manuscrit. Parallèlement, on veut ouvrir à l’automne 2016 un lieu de ressourcement et d’équipement destiné aux leaders chrétiens et aux porteurs de projets, qui se sentent souvent un peu isolés dans leurs défis respectifs. Là, ils pourront être encouragés dans leur connexion à Dieu et à de nouvelles personnes, prier, s’entraider, repartir avec des outils de communication, de management, de gestion de projet, etc. Le tout en vivant en harmonie avec leur foi. On veut mélanger les côtés spirituel et entrepreneurial, faire tomber les murs de séparation. Créer une entreprise ou une association n’est pas moins saint ou sacré que de préparer un album de louange !